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Vêtue du costume simple des Zsafathriens – une blouse et un pantalon – Zap 210 attirait moins l’attention. Ses cheveux noirs avaient commencé à boucler ; le vent et le soleil l’avaient hâlée. Seuls la parfaite régularité de ses traits et son air de concentration qui donnait l’impression qu’elle nourrissait des pensées secrètes la différenciaient du commun. Cependant, de l’avis de Reith, un étranger ne discernerait sans doute dans sa conduite rien de plus qu’une timidité un peu particulière.

Mais Cauch, le vieux Zsafathrien, ne s’y trompa point. Attirant Reith à l’écart, il lui dit sur le ton de la confidence :

— Ta femme… est-elle malade ? Si tu as besoin d’herbes, de bains de sudation ou d’homéopathie, tu n’as qu’à le dire : cela ne te reviendra pas très cher.

— À ce que je vois, tout est à vendre à Zsafathra. Avant que nous ne partions, il est possible que nous ayons plus de dettes que nous n’en pourrons rembourser. Dans ce cas, quelle sera votre attitude ?

— Nous ne manifesterons que tristesse et résignation. Nous savons que nous sommes un peuple maudit par un destin rigoureux, condamné à aller de déception en déception. Mais j’espère qu’il n’en ira pas ainsi, n’est-ce pas ?

— Non – sauf si nous faisons appel à votre hospitalité plus longtemps que je ne l’envisage.

— Je te laisse le soin de calculer avec exactitude tes ressources. Mais j’en reviens à ma question : quel est l’état de santé de ta femme ? (Il considéra Zap 210 d’un air critique et attentif.) J’ai une certaine expérience de ce genre de chose. Je décèle un état d’apathie, de langueur pouvant parfois se traduire par de la morosité. Mais je suis incapable de pousser le diagnostic plus loin.

— C’est une personne impénétrable, convint Reith.

— Cette définition, si j’ose ainsi m’exprimer, s’applique à vous deux. (Les yeux de hibou du Zsafathrien se braquèrent sur Reith.) Bien sûr, si ta femme est malade, cela te regarde… Une collation a été servie dans le pavillon. Tout est à votre disposition.

— Moyennant un petit quelque chose, je présume ?

— Comment pourrait-il en aller autrement ? Dans le monde rigoureux où nous vivons, seul l’air que l’on respire est gratuit. Serais-tu de ceux qui préfèrent avoir faim plutôt que de se défaire de quelques piécettes ? J’en serais étonné. Viens.

Cauch les conduisit jusqu’au pavillon et les fit s’asseoir sur des chaises blanches devant une table d’osier, puis alla s’entretenir avec les serveuses chargées du buffet.

Le premier service se composa de thé froid, de biscuits épicés et de tiges d’une plante rouge qui craquait sous la dent. C’était bon, les sièges étaient confortables. Après les vicissitudes qu’il avait connues au cours des précédentes semaines, Reith avait le sentiment de nager en pleine irréalité et il ne parvenait pas à s’empêcher de jeter des coups d’œil méfiants à gauche et à droite. Mais peu à peu il finit par se détendre. Le pavillon était un asile de paix idyllique. Les frondes impalpables des ouïngas rouges pendaient presque jusqu’au sol, dégageant un parfum aromatique. 4269 de La Carène saupoudrait l’eau d’ocelles d’or bruni. Des gongs aux sonorités liquides résonnaient dans la maison commune. Zap 210, les yeux fixés sur l’étang, grignotait comme si ce qu’elle mangeait était insipide. Se rendant compte que son compagnon l’observait, elle prit une attitude compassée.

— Je te sers encore un peu de thé ? lui proposa Reith.

— Si tu veux.

Le Terrien prit le récipient de verre.

— Tu n’as pas l’air d’avoir très faim.

— Non. Je me demande s’ils ont du diko.

— Je suis sûr et certain qu’ils n’en ont pas.

Elle eut un claquement de doigts irrité.

— Cet endroit te plaît-il ? reprit le terrien.

— Je l’aime mieux que la mer et son immensité.

Reith sirota son thé en silence. On desservit et on apporta le second service : croquettes sucrées en gelée, cœurs de palmistes grillés et fruits de mer. Zap 210 avait toujours aussi peu d’appétit. Reith lui demanda aimablement pour renouer la conversation :

— À présent, tu as vu un peu de la surface : est-ce différent de ce à quoi tu t’attendais ?

— Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de femmes-mères, répondit-elle à voix basse comme si elle se parlait à elle-même, après quelques instants de réflexion.

— De femmes-mères ? Tu veux dire de femmes qui ont des enfants ?

Elle rougit.

— Je parle de femmes qui ont la poitrine et les hanches saillantes. Leur nombre est extraordinaire ! Et certaines paraissent très jeunes. Ce ne sont que des adolescentes.

— Rien de plus normal. Quand les filles sortent de l’enfance et entrent dans l’adolescence, leur poitrine et leurs hanches s’épanouissent.

— Je ne suis pas une adolescente, laissa tomber Zap 210 sur un ton altier qui était rare chez elle, et je… (Sa voix mourut.)

Reith se servit encore du thé et s’enfonça au plus profond de son siège.

— Le moment est venu de t’expliquer certaines choses. Sans doute aurais-je dû le faire plus tôt. Toutes les femmes sont des « femmes-mères ».

Elle lui décocha un regard incrédule.

— C’est totalement faux !

— Pas du tout. Les Pnume te donnaient des drogues qui t’empêchaient de te développer. Ce fameux diko, j’imagine. Maintenant que tu n’es plus sous leur empire, tu es en train de devenir normale… enfin ! Plus ou moins ! N’as-tu pas remarqué certains changements en toi ?

Elle eut un geste de recul, stupéfaite qu’il soit au courant de ses embarrassants secrets.

— Ce sont des choses dont on ne parle pas.

— Seulement à partir du moment où l’on sait de quoi il s’agit !

Elle se tourna à nouveau vers l’étang et demanda à son compagnon d’une voix qui manquait d’assurance :

— As-tu remarqué des changements… en moi ?

— Eh bien, oui. Pour commencer, tu ne ressembles plus au fantôme d’un petit garçon malade !

Elle soupira :

— Je ne veux pas devenir une bête obèse qui se vautre dans les ténèbres. Faut-il que je sois mère ?

— Toutes les mères sont femmes mais toutes les femmes ne sont pas mères. Et toutes les mères ne deviennent pas des bêtes obèses.

— Comme tout cela est étrange ! Pourquoi y a-t-il des femmes qui sont mères et d’autres qui ne le sont pas ? Est-ce une malédiction du destin ?

— Figure-toi que, sur ce chapitre, les hommes ont leur mot à dire. Regarde là-bas, sur la terrasse de cette maison. Il y a deux enfants, une femme et un homme. La femme est une mère. Elle est jeune et resplendit de santé. L’homme est le père. Sans père, il n’y a pas d’enfants.

Mais Cauch interrompit les explications de Reith : il revint et s’assit à leur table.

— Êtes-vous contents ?

— Tout à fait. Notre seul regret sera de quitter votre village.

Cauch hocha la tête d’un air avantageux.

— Dans nos étroites limites, nous sommes un peuple heureux qui n’a ni la dureté des Khors ni la souplesse obsédante des Thangs de l’Ouest. Et vous ? J’avoue être curieux de connaître et votre origine et votre lieu de destination car vous êtes des gens peu banals.

Reith médita quelques instants avant de répondre :

— Ce sera avec plaisir que je satisferai ta curiosité si tu es d’accord pour me verser en échange une somme raisonnable. À la vérité, je suis en mesure de t’apporter bien des lumières et, pour cent sequins, je me fais fort de t’étonner et de t’émouvoir.

Cauch se rejeta en arrière et leva les mains au ciel dans un geste de dénégation.

— Garde-toi de me donner aucun renseignement précieux ! Cela dit, ne te gêne pas pour parler à bâtons rompus. Tous tes propos, à condition qu’ils soient gratuits, trouveront en moi un auditeur attentif.

Reith s’esclaffa.

— Les paroles oiseuses sont un luxe que je ne peux me permettre. Nous quitterons Zsafathra demain. Il faut que notre réserve de sequins puisse nous mener jusqu’à Sivishe. Mais comment y arriverons-nous ? Je voudrais bien le savoir !

— Il m’est impossible de te donner des conseils à ce sujet, même à titre onéreux. Mon expérience se limite à Urmank. Là, tu devras faire preuve de prudence. Les Thangs s’approprieront tous tes sequins sans hésitation. Et inutile de se mettre en colère ou de crier qu’on est lésé ! Les Thangs sont comme cela. C’est leur tempérament. Ils préfèrent les activités délictueuses au travail. Nous autres Zsafathriens restons sur nos gardes quand nous nous rendons à Urmank – tu pourras t’en rendre compte si tu décides de te rendre au bazar d’Urmank en notre compagnie.

Reith se gratta le menton.

— Et notre bateau, dans ce cas ?

Cauch haussa les épaules avec un peu trop de détachement – telle fut, tout du moins, l’impression du Terrien.

— Qu’est-ce qu’un bateau ? Une coquille de bois qui flotte !

— C’est un objet de valeur et nous avions envisagé de le vendre à Urmank. Toutefois, afin de m’épargner la peine de piloter, je suis prêt à m’en défaire à vil prix.

Secoué d’un rire silencieux, le vieux hocha la tête.

— Je n’ai nul besoin d’une barcasse aussi grossière et aussi difficile à manier. Les agrès crient misère et les voiles sont loin d’être dans leur première jeunesse. Il n’y a qu’une maigre réserve de matériel et de cordages dans le coffre.

Au bout d’une heure et demie de propositions et de contre-propositions, Reith se défit de son bateau pour quarante-deux sequins, avec, en plus, l’hébergement pour la nuit et le transport jusqu’à Urmank. Tout en marchandant ainsi, ils burent des quantités considérables de thé poivré, breuvage qui grisait légèrement, et une certaine euphorie s’empara du Terrien. Le présent était acceptable. Mais il y avait l’avenir… Bah ! On verrait bien ! La lueur déclinante du jour filtrait à travers le feuillage des gigantesques ouïngas, imprégnant l’air d’une sorte de poussière violette. Le ciel se réfléchissait dans l’étang.

Finalement, Cauch repartit à ses affaires. Reith se laissa aller contre le dossier de son siège, dévisageant Zap 210, qui, elle aussi, avait bu énormément de thé poivré. L’état d’âme du Terrien avait quelque peu changé et il ne voyait plus en elle une Pnumekin, un monstre, mais une gracieuse et jeune personne rêvant dans la pénombre. Elle considérait avec attention quelque chose à l’extérieur du pavillon. Le spectacle l’étonna et elle se tourna vers Reith, qui remarqua combien ses yeux étaient grands et noirs.

— As-tu vu… cela ? murmura-t-elle d’une voix étranglée.

— Quoi donc ?

— Un jeune homme et une jeune femme. Ils étaient debout l’un contre l’autre et leurs visages se sont touchés !

— Pas possible ?

— Si !

— Je n’arrive pas à y croire. Et qu’ont-ils fait exactement ?

— Eh bien… je suis incapable de l’expliquer avec précision.

— Quelque chose dans ce genre ?

Reith saisit sa compagne par les épaules et plongea son regard dans les yeux médusés de celle-ci.

— Non… Pas tout à fait. Ils étaient plus près.

— Comme ça ?

Reith la prit par la taille. Il se remémora soudain les eaux froides du lac de Pagaz, la farouche vitalité animale du corps qui se cramponnait à lui.

— Comme ça ? répéta-t-il.

Elle le repoussa.

— Oui… Lâche-moi ! On pourrait trouver que nous avons une conduite malséante.

— Est-ce qu’ils ont fait ceci ?

Il l’embrassa. Elle le contempla avec désarroi et inquiétude. Elle posa sa main sur sa bouche.

— Non… Pourquoi as-tu fait ça ?

— Cela t’a-t-il été désagréable ?

— Non… Je ne crois pas. Mais, s’il te plaît, ne recommence pas. Ça me rend toute drôle.

— Parce que l’effet du diko se dissipe.

Il se rassit. La tête lui tournait. Zap 210 lui lança un coup d’œil incertain.

— Je ne comprends pas pourquoi tu as agi de cette façon.

Reith respira profondément.

— Il est naturel que les hommes et les femmes éprouvent une attirance mutuelle. C’est ce qu’on appelle l’instinct de reproduction et, parfois, de cette attirance résultent des enfants.

Elle parut aussitôt s’alarmer.

— Alors, je vais être une femme-mère ?

— Non. Il faut être beaucoup plus affectueux pour cela.

— Tu en es bien sûr ?

Reith eut l’impression qu’elle se penchait vers lui.

— Absolument.

Il l’embrassa de nouveau et cette fois, après avoir tressailli nerveusement, elle ne lui offrit pas de résistance… Brusquement, elle poussa une exclamation étouffée :

— Ne bouge pas ! Ils ne s’apercevront de rien si nous restons assis comme ça. Ils auraient trop honte de regarder.

Reith se figea, son visage contre celui de la jeune fille.

— De qui parles-tu ?

— Maintenant, tu peux regarder.

Le Terrien se retourna. À l’extérieur, il y avait deux silhouettes sombres enveloppées dans une houppelande noire, coiffées d’un capuchon noir au bord rabattu.

— Des Gzhindra, chuchota Zap 210.

Cauch surgit soudain. Il s’approcha des Gzhindra, parla quelques instants avec eux et les conduisit jusqu’à la route.

La nuit succéda au crépuscule. Les serveuses accrochèrent des lampes munies d’abat-jour jaune et vert, puis elles disposèrent d’autres plateaux et d’autres récipients sur le buffet. Reith et Zap 210 restèrent à leur place, dans l’ombre. Ils avaient l’air lugubre.

Cauch vint les rejoindre.

— Demain, nous prendrons la route d’Urmank, déclara-t-il. Nous arriverons sans doute à midi. Vous connaissez la réputation des Thangs ?

— Jusqu’à un certain point.

— Elle est méritée. Ils aiment mieux tromper que d’être fidèles à la parole donnée. L’argent qu’ils préfèrent est l’argent volé. Soyez donc sur vos gardes.

— Qui étaient les deux hommes en noir avec qui tu bavardais tout à l’heure ? s’enquit négligemment Reith.

Cauch opina du chef comme s’il s’était attendu à cette question.

— C’étaient des Gzhindra – des Hommes des Profondeurs comme on les appelle. Ils servent parfois d’intermédiaires aux Pnume. Mais ce soir, c’était pour d’autres raisons qu’ils étaient là. Les Khors les avaient chargés de retrouver un homme et une femme qui ont profané un de leurs lieux sacrés et volé un bateau près du village de Fauzh. Étrange coïncidence, le signalement de ces personnes correspondait au vôtre. Toutefois, certaines contradictions m’ont permis d’affirmer en toute bonne foi que nul n’avait vu ces deux individus à Zsafathra. Néanmoins, il se peut qu’ils parlent de cette affaire avec des gens qui ne vous connaissent pas aussi bien que moi. Pour éviter une éventuelle confusion d’identité, je vous suggère de modifier votre apparence le plus complètement possible.

— C’est plus facile à dire qu’à faire, répliqua Reith.

— Pas du tout.

Cauch siffla dans ses doigts et, sans manifester la moindre surprise, une servante s’approcha d’un pas placide – une jolie fille aux hanches larges, aux épaules bien charpentées, aux pommettes saillantes, à la bouche pulpeuse. Ses cheveux châtains, assez quelconques, formaient une extravagante et coquette architecture de bouclettes coquines.

— Vous désirez quelque chose ? s’informa-t-elle.

— Oui, répondit Cauch. Une paire de turbans, orange et blanc, avec des pendeloques noires.

La jeune personne apporta les articles demandés. Elle enroula la bande d’étoffe orange et blanche autour du crâne de Zap 210 de telle façon que les glands par lesquels s’achevait le turban se balançassent sur l’oreille gauche de la jeune Pnumekin, puis elle accrocha les pendeloques noires derrière son oreille droite. Reith fut stupéfait par la transformation de sa compagne. Maintenant, celle-ci avait l’air d’une jeune espiègle effrontée déguisée en pirate.

Adam Reith se vit enturbanné à son tour, et Zap 210, amusée, ouvrit la bouche et s’esclaffa : c’était la première fois que le Terrien l’entendait rire.

— Vous n’êtes plus du tout les mêmes, fit Cauch en s’approchant d’eux. À présent, vous êtes deux Hedaïjhans ! Demain, je vous procurerai des châles. Vos propres mères ne vous reconnaîtraient pas.

— Combien nous factureras-tu ce service ? Un prix raisonnable, j’espère ?

— Huit sequins en tout, somme, qui comprend le matériel, son ajustement et l’apprentissage des attitudes des Hedaïjhans. L’essentiel est de marcher en chaloupant et en balançant les bras… comme ceci. (À titre d’exemple, Cauch fit quelques embardées saccadées.) Les mains… comme cela. Allons-y ! Honneur aux dames… N’oubliez pas de plier les genoux. Voilà… Dandine-toi…

Zap 210 s’appliqua à suivre ses instructions avec la plus grande gravité tout en lorgnant du côté de Reith pour voir s’il riait.

La répétition se prolongea tard dans la nuit. La lune rose voguait dans le ciel derrière les ouïngas et la bleue se leva à l’est. Finalement, Cauch se déclara satisfait :

— À peu près n’importe qui sera dupe. Maintenant au lit ! Et demain, en route pour Urmank !

 

Il faisait sombre dans la chambrette aux parois de joncs entre les interstices desquels sourdaient la lumière verte et jaune des lampes du pavillon et les reflets rose et bleu des lunes qui s’enchevêtraient pour tracer une résille multicolore sur le sol.

Zap 210 colla l’œil à une fissure et resta plusieurs minutes à contempler l’allée bordée d’ouïngas. Reith finit par la rejoindre.

— Que regardes-tu comme cela ?

— Rien. Il n’est pas si facile de les repérer.

Quittant son poste d’observation, elle alla s’asseoir sur l’une des couchettes de roseaux non sans avoir décoché un regard indéchiffrable à Reith.

— Tu es un personnage très étrange, murmura-t-elle.

Le Terrien ne trouva rien à répondre et elle reprit :

— Il y a tellement de choses que tu ne me dis pas… Par moments, j’ai l’impression que je ne sais rien.

— Que veux-tu savoir ?

— Comment les gens de la surface se comportent, ce qu’ils ressentent, pourquoi ils agissent comme ils le font…

Reith alla se planter devant elle.

— Tu veux que je t’apprenne tout cela ce soir ?

Elle se perdit dans la contemplation de ses mains.

— Non. J’ai peur… Pas maintenant.

Reith, avançant le bras, lui caressa la joue. Brusquement, il fut follement tenté de s’asseoir à côté d’elle et de lui raconter son extraordinaire odyssée. Il voulait qu’elle le regarde, il voulait voir son pâle visage attentif et émerveillé… en fait, se dit-il, cette fille bizarre aux pensées secrètes commençait à le stimuler.

Se détournant, il se dirigea vers sa propre couchette. Il sentait le regard de Zap 210 dans son dos.